Comment se déroulent des obsèques en Bolivie?
Quelles sont les traditions et coutumes ?
Découvrez dans cet article, le déroulement des funérailles en Bolivie qui diffère et varie d’une famille à une autre et d’une communauté à une autre.
Les rites funéraires de la veillée, de l’inhumation en pleine terre et des visites au cimetière sont trois coutumes dont les Boliviens restent encore attachés de nos jours, malgré les nombreuses migrations latines que connaît le pays (Pérou, Paraguay…).
Les Boliviens continuent d’organiser des veillées, des enterrements et des visites de cimetières, et d’essayer de perpétuer certaines de leurs traditions, mais pas toutes… c’est ce que nous allons découvrir à travers cet article.
Les rituels et traditions funéraires boliviennes peuvent différer et varier d’une famille à une autre et d’une religion à une autre…
La tradition bolivienne avec la mort
Lorsqu’une personne décède en Bolivie, sa famille lui donne généralement un bain, lui peigne les cheveux et l’habille de ses vêtements préférés ou de nouveaux vêtements.
Le défunt peut rester jusqu’à deux jours, à domicile ou dans un salon funéraire, bien sûr, cela varie en fonction des croyances et volontés de la famille.
Pendant ces deux jours, la famille du défunt accueille les proches venus présenter leurs condoléances, plusieurs tournées de café, de boissons gazeuses, de bonbons, de biscuits et de coca sont alors offertes aux personnes présentes. Il est possible que la famille propose une boisson alcoolisée.
Le jour de l’enterrement, le défunt est salué par une messe célébrée dans une église, puis le cortège des endeuillés est conduit au cimetière dans une caravane de véhicules.
Parfois, la messe est célébrée dans la chapelle du même cimetière, puis le cercueil est transféré à l’endroit où il va être enterré. Là, une cérémonie est organisée, accompagnée de prières pour demander à Dieu d’accueillir le défunt.
La famille ouvre le cercueil pour dire un dernier adieu à l’être cher, le cercueil est donc scellé et prêt pour l’enterrement. Par la suite, il est recouvert de briques et de chaux.
De nombreuses familles préparent des repas chez elles pour les parents et amis proches du défunt après l’enterrement.
Certaines personnes en deuil portent des vêtements noirs pendant un mois, voire un an, en signe de deuil et de respect pour leur proche.
La veillée funéraire
Avant un service funéraire bolivien, une veillée est organisée chez un membre de la famille. Pendant la veillée, les personnes en deuil se réunissent pour faire leur deuil tout en mangeant, en buvant et parfois en fumant des cigarettes. Ces festivités peuvent durer toute la nuit, puis le lendemain a lieu le service funéraire et l’enterrement.
Traditionnellement, les familles qui vivaient près de la ville de La Paz faisaient une randonnée funéraire rituelle jusqu’à la rivière de Choqueyapu. Elles lavaient les vêtements du défunt dans la rivière, puis faisaient un pique-nique pendant que les vêtements séchaient. Une fois séchés, ils les brûlaient dans un feu de joie au bord de la rivière. Ils croyaient que cela aidait l’âme du défunt à passer dans l’au-delà.

Rivière de Choqueyapu
Funérailles boliviennes
Le catholicisme étant la religion la plus répandue en Bolivie avec 76 % de la population, les funérailles boliviennes suivent généralement les traditions catholiques. Parallèlement à ces traditions, on trouve également un mélange de rituels funéraires boliviens traditionnels et de rituels catholiques.
Le respect et la générosité sont tous deux importants dans la culture bolivienne. Pour montrer leur respect pour le défunt, les familles peuvent organiser des funérailles coûteuses et extravagantes. Elles organisent également un festin de deuil avec des légumes frais, du bœuf, du poulet ou du porc pour montrer leur générosité.
Au cours de la première année suivant le décès, la famille organise également quatre messes pour pleurer et montrer son respect pour le défunt.
La tradition catholique veut que la famille s’habille en noir pour toute l’année suivante et accroche des fleurs ou des rubans sur sa porte d’entrée.
Cimetières en Bolivie
Dans certains cimetières, les Boliviens achètent une « boîte » où le cercueil reste pendant 10 ans. En raison de l’espace limité, au bout de 10 ans, le corps est exhumé et incinéré, faisant ainsi de la place pour de futures inhumations.
Une concession n’est jamais achetée à l’avance afin de ne pas gruger les 10 ans dont chacun dispose. Seules les familles influentes ont des mausolées et ne sont pas exhumées après 10 ans.
La Toussaint
Les Boliviens célèbrent la Toussaint, les 1er et 2 novembre. Ils croient que les âmes des défunts reviennent et rendent visite à leur famille pendant cette période.
Pour honorer les défunts, ils préparent des offrandes rituelles de nourriture et de boissons pour les âmes. Pains et sucreries sont les symboles de la table de la Toussaint en Bolivie.
La fête du jour du crâne : Día de las Ñatitas
Une semaine après la Toussaint, les Boliviens célèbrent le festival du jour du crâne.
Des fossoyeurs boliviens déterrent des crânes humains la veille, pour que le lendemain matin
des milliers de fidèles transportent les crânes de leur défunt décorés au cimetière pour les exposer.
Une occasion à la fois joyeuse et triste pour honorer leur être cher perdu.
Certaines familles choisissent également de les exposer chez elles toute l’année. Elles pensent que les crânes symbolisent la mort et la renaissance et qu’ils portent chance.

Une tradition en voie d'extinction en Bolivie : photographier les morts
Au début du XXe siècle, les photos post-mortems faisaient partie du processus de deuil, une sorte de signature photographique.
Les photos reflètent une pratique populaire du milieu du 19e siècle au début du 20e siècle : réunir les proches dans les maisons des défunts pour prendre une dernière photo montrant et mémorisant la fin de leur vie.
Cette tradition s’essouffle au cours des années qui défilent et les familles ne font presque plus appel à un photographe, pour une photo post-mortem…

La photographie de 1920 montre une fillette sur un drap blanc, âgée d’environ six ou sept ans