Décès : les prescriptions relatives au transport et à l’inhumation des dépouilles au Maghreb
Pour être au plus proche de la réalité et des bonnes informations concernant les rapatriements Maghreb nous avons effectué une interview avec Mr. DABBARH Nourdine responsable du groupe Euromed au sein d’Anubis Group.
Interview de Mr. DABBARH Nourdine responsable du groupe euromed au sein d'anubis Group : rapatriement Maghreb
1. Y a-t-il eu des rapatriements possibles au cours de ces trois derniers mois ?
Oui des cas de rapatriement ont été possible pendant ces trois derniers, mais le Maghreb étant composé de plusieurs pays. La situation est donc différente selon les pays.
- En ce qui concerne l’Algérie , tout au long de ces trois derniers mois jusqu’à aujourd’hui, des rapatriements ont été possible que ce soit pour des cas covid ou pas sauf que les défunts n’étaient pas considérés en tant que voyageurs mais étaient envoyés en cargo.
- Pour ce qui est du Maroc aucun rapatriement n’a été effectué depuis le début de cette épidémie car le Maroc a fermé ses frontières.
- En ce qui concerne la Tunisie, des rapatriements n’ont pas été possible ces derniers mois, mais étant donné que l’Etat tunisien prend en charge les frais de rapatriement de dépouille mortelle dont les procédures sont effectuées par le Consulat en collaboration avec la famille du défunt conformément à la législation en vigueur. L’état a quand même pris en charge les inhumations de ses défunts tunisiens en France. A noter que l’exhumation des corps sera possible pour un rapatriement dès un retour à la normal, mais les frais d’exhumation et de rapatriement qui sont très coûteux seront à la charge des familles.
2. Comment avez-vous géré cette période compliquée?
Cette période a dû être gérée avec beaucoup de patience de la part de la branche Maghreb, car il a fallu expliquer aux familles les nouvelles règles, les nouvelles conditions concernant les rapatriements. Beaucoup de familles n’arrivaient pas à accepter le fait de ne pas pouvoir faire rapatrier leur défunt, avec beaucoup de colère et d’incompréhension au début de la crise, surtout concernant le Maroc qui a pris des dispositions très strictes dès le début pour interdire toute entrée dans le pays.
Il fallait donc gérer les familles, gérer les nouvelles informations et conditions qui nous venaient du Maroc et expliquer aux familles que le rapatriement n’était malheureusement pas possible en cette période.
C’est pourquoi ils devaient prendre plus de temps avec les familles, pour leur expliquer les nouvelles démarches à effectuer, les rendez-vous étaient donc plus longs et pouvaient durer toute une matinée.
Les familles étant extrêmement réticentes au début de cette période, le Maroc a mis en place une prime de 1000€ en plus du capital obsèque fourni par les assurances, afin d’encourager ses ressortissants marocains en France à inhumer leur défunt sur place.
Aux alentours du mois d’avril, lorsque la situation en France s’est aggravée et que les familles ont finalement compris l’ampleur de cette crise, il a été alors plus facile pour les équipes de la branche Maghreb de communiquer avec les familles sur les démarches à suivre.
3. Comment les informations de l'Algérie concernant les rapatriements vous parvenaient-elles? Et par qui ?
En ce qui concerne les informations sur les nouvelles modalités et fonctionnements des rapatriements, nous les avons par le biais de Dominique Vernhes, les services fret ou par la CPFM Confédération des Pompes Funèbres au Maghreb.
4. Quelles sont les modalités de rapatriement aujourd'hui ?
Tout dépend du pays et de ses décisions prises. En ce qui concerne l’Algérie les rapatriements sont toujours effectués que ce soit de Paris ou de Lyon, il y a à peu près 50 rapatriements effectués par semaine vers l’Algérie.
Pour le Maroc, comme nous l’avons rappelé précédemment, il n’y a aucun rapatriement possible jusqu’à nouvel ordre, les familles devront alors inhumer leur défunt en France ou les placer dans un caveau provisoire pour une possible exhumation par la suite et rapatriement vers le Maroc à savoir que l’exhumation et le rapatriement seront aux charges de la famille.
Pour ce qui est de la Tunisie c’est toujours l’État qui prend en charge ses défunts donc Anubis ne peut pas avoir la main dessus ou les informations nécessaires pour un rapatriement.